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Coût du risque : Ce que vous devez savoir en 2025

Le coût du risque correspond à la charge comptable qu’une banque enregistre pour couvrir les pertes attendues ou subies sur ses prêts et engagements.

Avertissement : ceci n'est pas une recommandation d'investissement. Veuillez-vous rapprocher de votre conseiller avant toute décision d'investissement.

Qu’est-ce que le coût du risque bancaire ?

Le coût du risque est un indicateur clé pour une banque : c’est la charge comptable destinée à couvrir les pertes attendues ou réalisées sur ses créances (prêts, engagements hors bilan, contreparties). 

Autrement dit, c’est la « prime » que la banque doit payer pour tolérer que certains de ses clients ne la remboursent pas.

Plus précisément, il combine trois composantes :

  1. Les dotations aux provisions pour anticiper les pertes futures probables.
  2. Les reprises de provisions lorsque des risques provisionnés ne se matérialisent pas.
  3. Les pertes nettes non couvertes par les provisions c’est le reliquat réel qui, au final, pèse sur les résultats.

Une banque mesure le coût du risque non seulement en valeur absolue (montant des dotations / pertes), mais aussi en proportion de son activité de crédit pour vérifier la rentabilité relative.

Le coût du risque joue un rôle central dans la gestion du risque de crédit, c’est-à-dire dans l’équilibre qu’une banque doit trouver entre croissance (prêter, investir) et sécurité (éviter les défauts). 

Une vague de défaillances d’entreprises impacte directement le coût du risque bancaire, d’où le besoin pour les banques de réviser leurs conditions d’octroi ou leurs provisions en période de tension.

Pourquoi les banques calculent-elles un coût du risque ?

Intégrer le coût du risque dans le pilotage bancaire sert plusieurs objectifs :

  • Rendement ajusté au risque : pour un segment de clientèle ou un secteur jugé plus risqué, la banque devra augmenter les marges (les taux d’intérêt) pour compenser l’exposition au défaut.
  • Politique d’octroi sélective : si le coût du risque projeté sur un segment est trop élevé, la banque peut décider de durcir ses critères ou de limiter son exposition à ce segment.
  • Gouvernance et contrôle interne : le pilotage du coût du risque constitue un levier d’alerte (par exemple, signal précoce de dégradation de la qualité du crédit).
  • Respect des normes prudentielles : les régulateurs exigent que les banques disposent de marges de sécurité (fonds propres) pour absorber les pertes, ce qui doit être cohérent avec les coûts de risque anticipé.

En France on observe que les banques ont ressenti une pression accrue : en 2024, le coût du risque a augmenté d’environ 19,7 %, passant de 9,9 à 11,8 milliards d’euros, du fait de la montée des défaillances d’entreprises (67 830 en 2024, +17 % par rapport à 2023)

Cette tendance pousse les établissements à renforcer leurs provisions et à ajuster leurs politiques de crédit.

En période de crise économique, hausse des taux d’intérêt, inflation, ralentissement de la demande, les probabilités de défaut augmentent, ce qui exerce une pression sur le coût du risque

Les banques doivent anticiper cette volatilité et jouer sur la diversification sectorielle ou géographique pour réduire le risque global.

Comment le coût du risque interagit-il avec les dettes subordonnées ?

Les dettes subordonnées, comme les titres AT1 (Additional Tier 1) ou les titres de fonds propres de catégorie 2 (Tier 2), occupent une place particulière dans la structure du passif d’une banque. Elles sont « subordonnées » dans la hiérarchie de remboursement : en cas de difficultés, elles absorbent les pertes après les créanciers seniors mais avant les actionnaires.

 

Pour la banque émettrice

  • Les dettes subordonnées sont plus coûteuses (rendements plus élevés exigés par les investisseurs) en raison du risque qu’elles supportent. Mais elles renforcent la capacité d’absorption des pertes du bilan, ce qui peut réduire le coût du risque « net » pour la banque si les marchés les perçoivent comme un tampon crédible.
  • En incluant des fonds subordonnés dans ses ressources éligibles aux ratios prudentiels la banque peut mieux structurer son capital pour absorber des chocs. Cela peut avoir pour effet de moduler l’impact des défauts sur ses résultats nets.

Pour les investisseurs qui souscrivent aux dettes subordonnées

  • Ils acceptent une prime de risque importante, sachant qu’ils sont le « dernier rempart » avant les actionnaires. En cas de crise, ils peuvent subir des pertes sévères, voire perdre la totalité de leur capital.
  • Ces instruments présentent donc un risque de perte en capital et ne garantissent en aucun cas un rendement.
  • Le rendement attendu sur ces titres inclut donc une composante « coût du risque » implicite : une part du rendement vise à compenser l’exposition à d’éventuelles pertes.

Ainsi, la relation est symétrique : le coût du risque impacte la valorisation et la rémunération des dettes subordonnées, et ces dettes jouent un rôle dans la résilience du bilan face aux défauts.

Points-clés à retenir sur le coût du risque

  • Le coût du risque est une charge incontournable pour les banques : il traduit le risque de défaut incorporé dans leurs activités de crédit.
  • Il résulte d’un arbitrage entre croissance et sécurité : une banque doit calibrer ses taux, provisions et politique d’octroi pour maîtriser ce coût.
  • Les dettes subordonnées occupent une place stratégique : elles absorbent une partie du risque mais à un coût élevé, et jouent un rôle essentiel en période de stress.
  • Toute décision d’investissement dans ce type d’instrument doit être précédée d’une évaluation attentive de son profil de risque et de ses conséquences potentielles, en particulier la possibilité de perte totale en capital.
  • Le contexte macroéconomique amplifie les enjeux : les banques doivent anticiper les chocs, ajuster leurs modèles et rester vigilantes quant à l’évolution des défauts et des normes comptables et réglementaires.

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