En 2023, en quelques mois, trois banques régionales américaines ont été mises en résolution et une grande banque systémique européenne a été contrainte de fusionner.
Les banques régionales américaines pour lesquelles ces événements ont révélé des faiblesses réglementaires restent sous pression. Malheureusement, les banques européennes qui s'apprêtent à publier des résultats records pour le premier trimestre ont été sanctionnées négativement. Oublié l'enthousiasme de février, les banques européennes se retrouvent aujourd'hui avec des questions, pour ne pas dire des soupçons.
Revenons sur les thèmes clés de la thèse d’investissement sur le secteur bancaire européen qui ont émergé ou ont été remis en question récemment.
1. La fuite des dépôts est-elle une menace réelle pour le secteur bancaire européen ?
Cela a été le sujet principal du premier trimestre. Après la chute des établissements financiers mentionnés plus haut, les investisseurs se sont inquiétés de la fuite des dépôts et de savoir si les hypothèses de sorties sont correctement modélisées ou non. Les banques déchues étaient singulières du point de vue de la structure de leurs dépôts, mais le scénario de leur chute mérite d’être analysé pour évaluer la situation des banques européennes.
Les dépôts bancaires sont généralement classés en quatre catégories principales :
- Dépôts stables des particuliers
- Dépôts moins stables des particuliers
- Comptes bancaires opérationnels des entreprises
- Autres comptes de dépôts des entreprises.
Pour chaque type de dépôt, le ratio de couverture des liquidités suppose une sortie maximale en cas de crise. Au cours des récents épisodes de stress, alors que les sorties de dépôts de détail moins stables ont massivement dépassé les hypothèses du LCR (qui est de 12 % en 30 jours), les sorties sont restées stables pour les autres catégories. Par conséquent, les régulateurs européens reconsidéreront probablement l'hypothèse des sorties de dépôts des particuliers les moins stables, mais les autres semblent rester valables. En supposant que les sorties de dépôts de particuliers les moins stables soient modélisées à 100 % en 30 jours, les banques européennes disposeraient encore d'un coussin suffisant.
Au cours du trimestre, le FT a enflammé les débats avec son article "Money pulled from eurozone banks at a record rate" (L'argent retiré des banques de la zone euro à un taux record). Cependant, nous n'avons rien trouvé d'effrayant dans les données de février de la BCE. Sur les 54 milliards d'EUR de sorties de dépôts, 32 milliards d'EUR sont allés vers d'autres institutions financières. Les dépôts à vue des ménages ont diminué de 46 milliards d'EUR, mais les dépôts à terme ont augmenté de 35 milliards d'EUR. Dans l'ensemble, il s'agit d'une baisse mensuelle de 12 milliards d'EUR dans le contexte d'une base de dépôts de 14 300 milliards d'EUR.
Par conséquent, la fuite des dépôts, bien qu'elle soit une préoccupation justifiée dans le contexte actuel, n'est en aucun cas une faiblesse majeure pour les banques européennes.
2. Les revenus d’intérêts vont-ils s’essouffler ?
Les marges d'intérêts sur les dépôts devraient être l'une des principales composantes conjoncturelles des bénéfices des banques européennes en 2023 car elles bénéficient instantanément de chaque hausse de taux.
Bankinter, par exemple, estime que les marges sur les dépôts de ses clients sont comprises dans une fourchette de 2 à 2,5 % dans l'environnement de taux actuel. Ce qui est inférieur aux 3 % attendus au premier trimestre, étant donné que la réévaluation des marges sur ses dépôts n’a pas encore rattrapé son retard.
Vous pouvez retrouver plus de détails dans l'article ci-dessous.
Chaque fois qu'une banque est en difficulté, les investisseurs ont tendance à devenir nerveux. En 2023, en quelques mois, trois banques régionales américaines ont été mises en résolution et une grande banque systémique européenne a été contrainte de fusionner.
Les banques régionales américaines pour lesquelles ces événements ont révélé des faiblesses réglementaires restent sous pression. Malheureusement, les banques européennes qui s'apprêtent à publier des résultats records pour le premier trimestre ont été sanctionnées négativement. Oublié l'enthousiasme de février, les banques européennes se retrouvent aujourd'hui avec des questions, pour ne pas dire des soupçons.
Revenons sur les thèmes clés de la thèse d’investissement sur le secteur bancaire européen qui ont émergé ou ont été remis en question récemment.