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C’est la résurrection du marché obligataire et du secteur bancaire

Interview de David Benamou pour Gestion de Fortune

C’est la résurrection du marché obligataire et du secteur bancaire

Axiom Alternative Investments est une société de gestion française qui, en quelques années, est passée à la vitesse supérieure. Son offre répond aux exigences d’une clientèle européenne diversifiée. David Benamou, associé-gérant, directeur des investissements, nous en ouvre les portes.

Propos recueillis par Michel Lemosof

Pourquoi avez-vous créé une société de gestion ?

Après la crise financière de 2008, mes associés et moi avons décidé d’aller vers la gestion d’actifs. Nous sommes des spécialistes des banques, compagnies d’assurance et services financiers. Auparavant, par exemple, à la Société Générale, j’étais en charge des émissions obligataires subordonnées pour les banques et était de ce fait au cœur des problématiques réglementaires. A nos débuts, tout le monde avait une peur bleue des banques. Les investisseurs en connaissaient mal les arcanes comptables. Les évolutions de la réglementation ne leur étaient guère familières. L’horizon était sombre, avec la perspective de fortes augmentations de capital. Comme il n’y avait pas de société de gestion dédiée au secteur financier, nous avons pris l’initiative d’en fonder une !

Le succès a-t-il été au rendez-vous ?

Il n’y a pas de génération spontanée ! Il faut bâtir une offre, avec un historique de performance, et élargir notre base de clientèle. Nous avons enregistré une croissance soutenue. En 2022, où il y a eu un krach obligataire, notre collecte nette a été positive de 150 M€. Nous gérons 2,2 Md€ (dont 2 Md€ en fonds ouverts) et employons 30 personnes. Ayant démarré nos activités à contre-courant, nous avons pleinement bénéficié de l’amélioration de l’environnement financier.

N’y a-t-il pas un risque lié à la nécessité de financer de grands projets en luttant contre l’inflation ?

Il y a une opposition entre la politique fiscale ultra-expansionniste des Etats et les banques centrales qui veulent faire atterrir l’économie. Un peu comme si, dans une voiture où il y aurait deux conducteurs, l’un appuyait sur l’accélérateur et l’autre sur le frein ! Alors que la transition énergétique requiert de lourds investissements, sans parler des programmes de dépenses militaires, la politique monétaire est restrictive. D’où un accroissement de la volatilité…

Selon nous, les banques ne sont plus un sujet de préoccupation. Exprimé en risque moyen pondéré, le capital réglementaire est passé en une décennie de restructuration de 6 % à 16 %. Le retour sur fonds propre est supérieur à 10 %. Les dividendes sont robustes. Des programmes de rachats d’actions se profilent. D’excellents résultats trimestriels ont été publiés. La décote de valorisation par rapport au reste de la cote est de 50 %. C’est également l’un des rares secteurs, sinon le seul, pour lequel les analystes financiers revoient en hausse leurs prévisions. Les astres sont alignés !

Que trouve-t-on principalement dans votre gamme ?

Citons d’abord Axiom Obligataire1, un fonds investi en obligations subordonnées bancaires, dont les rendements excèdent 8 %2. Nous avons un fonds plus défensif, Axiom Short Duration Bond Fund1, et un fonds plus offensif, unique en son genre, Axiom Climate Financial Bonds1,3, pour lequel nous avons développé une méthodologie, afin de traiter les données sur la décarbonation et la trajectoire de température. Nous gérons un portefeuille en partenariat avec Groupama AM, Groupama-Axiom Legacy1. Nous avons aussi lancé un support actions, Axiom European Banks Equity1, qui attire beaucoup de souscriptions depuis un an et dont la performance des cinq premiers mois de l’année est supérieure à 15 %2. Et, plus récemment, un fonds de gestion alternative, Axiom Liquid Rates1,3

Comment les encours se répartissent-ils ?

Nos encours se ventilent entre les institutionnels (fonds de pension, banques, compagnies d’assurance…), à près de 65 %, et le wholesale (family offices, CGP…), à plus de 35 %. En dehors de la France, qui en représente 55 %, nous avons des clients en Suisse, en Espagne, en Angleterre ou encore au Luxembourg et en Italie. Depuis 2014, nous avons un bureau de recherche et de gestion à Londres.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Les banques européennes ont fait des efforts colossaux pour assainir leur bilan, se digitaliser et être aux avant-postes du financement des enjeux écologiques à venir. Un alignement des planètes favorable est en train de se dessiner pour le secteur financier européen dont les moteurs de performance n’ont pas encore livré tout leur potentiel.

 

1 Ce fonds présente notamment un risque de perte en capital. Pour plus de renseignements sur les risques liés à ce support d’investissement, veuillez-vous référer à son prospectus disponible sur axiom-ai.com.

2 Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

3 Ce fonds est strictement réservé aux investisseurs professionnels.