Depuis le 1er janvier 2025, le secteur bancaire continue sur sa lancée des années précédentes et affiche une nouvelle performance spectaculaire +32% pour l’indice bancaire européen contre +8% pour le STOXX Europe 600.
Depuis le COVID (31 mars 2020), la performance STOXX Banks Europe est de 284.5% contre 93.6% pour le STOXX Europe 600.
Pour autant les valorisations n’ont pas évolué, restent largement sous leur moyenne historique et affichent des décotes très importantes par rapport au reste de la cote (41%) et au secteur bancaire US (près de 50% alors que les ROE des banques européennes est passé au-dessus de celui des banques US, une première depuis 2010).
Comment expliquer cela ?
La croissance des revenus et profits du secteur a été spectaculaire : depuis 2022, les revenus par action du secteur ont été multiplié par 3 alors que les multiples n’ont pas eu le temps de s’ajuster.
Le second semestre vient de s’achever, à quoi peut-on s’attendre ?
Les données fondamentales du secteur bancaire européen nous font anticiper de bons résultats.
D’après les dernières données BCE les volumes de dépôts continuent d’augmenter et la répartition des dépôts entre dépôts à terme et dépôts à vue continue de s’améliorer. La rémunération des dépôts à terme continue de baisser. Cela nous conduit à anticiper une amélioration des marges sur les dépôts et donc de la marge nette d’intérêt.
Par ailleurs la BCE lors de sa dernière réunion a indiqué qu’il n’y avait plus d’urgence à baisser d’avantage les taux. Ceux-ci devraient se stabiliser entre 1.5% et 2%, ce qui constitue une zone très favorable pour les volumes de crédit et facilite la gestion du cout des dépôts à terme. Ce niveau reste également relativement accommodant et devrait alléger les risques de dégradation du crédit.
Enfin l’amortissement des stocks de crédits originés sous l’ère des taux négatifs commence à produire son effet : la part de prêts à faible marge baisse progressivement ce qui continuera d’améliorer les marges nettes d’intérêts.
Les activités de de marchés semblent avoir également bénéficié de volumes de tradings et d’un niveau de volatilité soutenus, ce qui nous font anticiper un niveau de commissions élevé.
Les activités de M&A demeurent en revanche au ralenti.
Le secteur devrait donc délivrer de bons résultats avec un retour sur fonds propres que nous anticipons supérieurs à 11%.
Quel est le positionnement des investisseurs sur le secteur bancaire européen actuellement ?
Il y a un paradoxe amusant : lorsque l’on regarde les sondages investisseurs, les participants indiquent qu’ils sont surpondérés sur le secteur bancaire européen alors que les données de portefeuilles publics indiquent qu’ils sont actuellement légèrement sous-pondéré par rapport à leurs benchmarks. Dans un contexte macro-économique et politique plus favorable à l’Europe, le secteur bancaire européen devrait en profiter.
Bâle 4 est entré en vigueur en début d’année, y a-t-il des risques réglementaires à horizon ?
Non, toutes les mauvaises nouvelles règlementaires sont dans les cours et il y a présent de bonnes nouvelles devant nous : l’application de certaines mesures ont été reportée et n’entreront peut-être pas en vigueur, l’union des marchés de capitaux semble progresser…
Quels rendements peut-on attendre sur le secteur bancaire européen aujourd’hui ?
Le secteur est aujourd’hui surcapitalisé (Fonds propres durs >14.4%) et la dynamique des profits permet aux banques d’offrir des rendements cash élevés. Les dividendes anticipés et rachat d’actions annoncés indiquent un rendement de 11-12% pour 2025 et 2026.
La thèse d’investissement sur le secteur bancaire européen continue donc d’être très attractive !