Contact Info



Dette subordonnée financière : perspectives

Après un premier trimestre 2023 difficile, le marché de la dette des institutions financières s'est redressé au deuxième trimestre, alimenté par une solide saison de bénéfices et une réouverture du marché primaire (notamment par BBVA), y compris pour certains petits émetteurs peu fréquents.

I. AT1s : le spectacle doit continuer

a) L'AT1 reste un élément important de la structure du capital d'une banque

Le choc de l’annulation des AT1 de Credit Suisse a été important, mais n'a finalement pas modifié la logique du marché AT1, tant pour les investisseurs que pour les émetteurs ou les autorités de surveillance :

  • Pour les émetteurs, les AT1 sont une source de capital réglementaire bon marché, ne serait-ce qu'en raison de la déductibilité fiscale.
  • Pour les investisseurs, le taux de perte sur les dix dernières années reste faible (70 points de base) par rapport à une marge de crédit qui est nettement supérieure aux marges des émetteurs privés non financiers ayant des notations similaires. Le rendement historique sur 10 ans (en euros) de l'indice Markit Coco a été de 56 % contre 27 % pour l'indice ICE BOFA BB non financials.
  • Du point de vue des autorités de surveillance, les obligations AT1 ont rempli leur "devoir" en fournissant du capital dans une situation de continuité d'exploitation, même si les régulateurs du monde entier ont tenu à se distancer de l'approche Suisse, qui a inversé de manière flagrante la hiérarchie des pertes : "L'Additional Tier 1 est et restera une composante importante de la structure du capital des banques européennes".

Comme lors d'épisodes récents similaires de stagnation du marché (Covid, Ukraine), nous nous attendons à ce que le marché primaire redémarre, pas nécessairement avec les émetteurs les plus solides (Bank of Ireland avait rouvert le marché après le Covid).

Vous pouvez trouver plus de détails dans notre analyse ci-dessous.

Après un premier trimestre 2023 difficile, le marché de la dette des institutions financières s'est redressé au deuxième trimestre, alimenté par une solide saison de bénéfices et une réouverture du marché primaire (notamment par BBVA), y compris pour certains petits émetteurs peu fréquents. Certains rachats (calls) et opérations de gestion du passif (LME), notamment liés à la transition du Libor, ont également soutenu les prix.

Certaines rumeurs de marché concernant d'éventuels changements réglementaires et des options de rachats anticipés à venir justifient un optimisme mesuré. Le point d'interrogation restant, comme toujours, sera l'environnement macroéconomique, les investisseurs se retrouvant comme Godot, dans l'attente d'une récession qui ne vient pas et d'éventuelles pertes sur l'immobilier commercial.